Vouloir se démarquer : un art, une doctrine ou un trouble obsessionnel…

Se démarquer est-il un art, une doctrine ou un trouble obsessionnel ? Cette gradation semble être souvent ignorée par certaines personnes et entreprises.

L’art de se démarquer Dans un monde de plus en plus normé, à défaut d’être normalisé et pacifié, se démarquer peut relever de l’art. Il s’agit de trouver le bon créneau, la bonne approche et le message adéquat, quitte à choquer, interpeller ou perturber. Cette dynamique existe depuis toujours, mais les réseaux sociaux semblent l’avoir poussée à son paroxysme. Ce qui relevait autrefois de l’art peut rapidement se transformer en trouble. La doctrine, quant à elle, se situe quelque part entre ces deux extrêmes, en institutionnalisant certains aspects et en amplifiant d’autres.

La doctrine Ne pas vouloir faire comme les autres peut constituer une stratégie pertinente dans certains domaines. Cette volonté de distinction peut s’exprimer par l’approche, le processus ou l’image de marque. Certaines entreprises poussent cette dynamique à l’extrême, allant jusqu’à l’intégrer dans leurs chartes et valeurs, quitte à s’éloigner des standards.

Le trouble obsessionnel Lorsque l’art et la doctrine vacillent, se démarquer peut devenir une obsession et un enfermement. Cette dérive peut frôler le sectarisme ou l’élitisme, suscitant incompréhension et rejet. Pour une entreprise, franchir certaines lignes rouges sans garde-fous peut mettre en péril son existence. Au niveau individuel, cette obsession peut engendrer des troubles profonds aux conséquences parfois dramatiques. Dans une société où le “buzz” et la notoriété instantanée sont devenus une quête ultime, la volonté de se distinguer à tout prix peut mener à des excès dangereux.

Se démarquer… mais avec mesure Cette question est avant tout culturelle, ancrée dans l’ADN des nations. Certains pays et dirigeants cultivent l’excès permanent, tandis que d’autres s’inscrivent davantage dans une norme internationale. Dans le monde de l’entreprise, se démarquer fait partie du jeu, mais un certain manque de nuance semble s’accentuer, notamment au sein des grands groupes. Pourquoi s’embarrasser de détails lorsque les démarches lourdes, pesantes ou invasives sont tolérées, voire plébiscitées par un public en quête perpétuelle d’expériences ?

Quel équilibre adopter ? Comment concilier une doctrine forte, souvent héritée de l’histoire de l’entreprise, avec la nécessaire souplesse face aux réalités du marché ? Quelques pistes peuvent être explorées :

• Mettre en place un groupe consultatif sur les questions d’éthique et de philosophie d’entreprise, capable d’offrir un regard extérieur sur les orientations stratégiques.

• Intégrer des partenaires de confiance, y compris des clients, pour évaluer la pertinence de l’approche adoptée.

• Échanger avec des professionnels du même secteur afin de déterminer les limites à ne pas dépasser.

• Assurer une gouvernance flexible permettant aux cadres d’ajuster certaines décisions trop clivantes.

En conclusion Se démarquer est souvent un art qui, avec le temps, peut dégénérer en dogme, voire en trouble obsessionnel, menaçant la pérennité d’une entreprise. L’aveuglement qui en résulte empêche toute remise en question, sous peine d’exclusion. Tout repose sur un dosage subtil entre vision stratégique, éthique et sensibilité, n’en déplaise à certains “bulldozers” contemporains.

Bonne lecture et à bientôt !

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